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Combler les trous
Dans un billet précédent, nous avancions qu’il ne fallait pas laisser le lecteur en plan sur certains sous-événements et du même souffle nous disions que l’auteur ne peut prévoir tous les revirements. Nous considérons que notre webcomics permet de combler une partie de ces lacunes. D’abord, en séparant l’univers en quatre trames nous pouvons traiter une série de sous-intrigues en simultané. Ensuite, en les traitant à des périodes différentes, ces intrigues ont leur propre rythme. Finalement et surtout, puisque certaines trames ne sont pas diffusées chronologiquement, nous pouvons faire des ajustements en allant combler des trous.
Par exemple, nous avions convenus que Gypsie et Tucker se détestaient. Cette animosité avait été le moteur pour amener Gypsie à découvrir les secrets de Travis. Cependant, une fois Gypsie à l’Enceinte, il y aurait dû y avoir une période de temps où ces personnages auraient dû se croiser. Nous n’avions pas envisagé de telles rencontres. Ce n’est qu’en septembre 2015 que nous avons publié une telle rencontre permettant de résoudre une faiblesse dans notre scénario. Aussi, en rédigeant cette aventure, pourquoi ne pas sous-entendre autre chose qui aura pesé sur le destin de Tucker.
Préserver le rythme de nos aventures
Quand nous avons commencé à mettre en place la trilogie concernant la confrontation, la déflagration et la contre-offensive, nous avons vu la possibilité de faire sortir Benson de l’Enceinte afin d’accentuer la tension entre ce dernier et Wood. Cependant, entre le départ de Bens et le moment où l’équipe d’intervention se mettrait en place, il nous semblait qu’il nous manquait une histoire. C’est pourquoi nous avons développé l’aventure l’Abîme. Nous l’avions en parti déjà à notre esprit, mais nous trouvions que le moment était choisi pour la développer.
Les retouches (La confrontation – Partie II)
Le travail de correction des planches ne signifie pas toujours de faire des corrections sur le dessin, il peut s’agir d’ajouter des choses et même des pages. Nous avons demandé à notre collaborateur d’en ajouter une. À notre avis, elle permettait de faire une transition signifiant la fin des hostilités, pour le moment. Aussi, Cartier y est pensif sur les événements à venir.
Trop de muscles et pas assez de gras psychologique
Nous avons parlé à quelques occasions des disproportions souvent réalisées lorsqu’il s’agit de dessiner des personnages féminins. Andrew Wheeler (« Why Big Superhero Muscles Aren’t the Same Thing as Sexy Curves », comicsalliance.com, September 25, 2014) renverse le questionnement en se demandant si un phénomène similaire n’affecte les super-héros masculins. Il interroge des lectrices en leur demandant leur avis. L’une d’elle indique : « Heroes tend to be drawn with tons of bulky muscles and weird proportions that I find unappealing. » Difficile de lui donner tord lorsque l’on regarde l’illustration du Captain America.
Nous l’avons déjà mentionné dans nos dogmes, pour notre part, nous souhaitons que le physique de nos personnages s’apparente davantage à celui d’athlète, disons des cyclistes ou des joueurs de soccer qu’à des culturistes qui passent 20 heures par jour au gymnase.
Les retouches (La confrontation – Partie I)
La bande dessinée est un travail de collaboration. Le scénariste peut demander des corrections à une image pour assurer une meilleure cohérence d’ensemble. On a demandé à notre dessinateur de retirer le plus possible une arme dans les mains de Fabien. Nous souhaitons que ce dernier demeure le spécialiste des combats corps-à-corps.
Un exemple de belle planche
L’image qui accompagne ce billet n’est qu’une portion d’une page plus complète. Elle a été publiée en septembre 1969 et dessinée par Georges Tuska. Elle était composée de douze cases et on y suivait un Tony Stark poursuivi par des policiers. La diversité des plans et le rythme imprimé par le nombre de case, en fait, pour nous, une des plus belles pages à avoir été publiée dans le domaine du comicbook (provenant de livres que nous connaissons, naturellement). Malgré son âge, elle conserve toute sa pertinence.