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Théories

La cohérence des personnages

Créer un personnage qui va évoluer dans différents environnements pose un défi à l’auteur. Ses réactions doivent respecter sa nature propre, ce qui a l’inconvénient de le rendre potentiellement prévisible, donc peu intéressant pour le lecteur. Du même souffle, la dimension temps est une composante importante de nos histoires, ce qui implique que les personnages devraient tirer certaines leçons de leurs expériences antérieures et donc s’adapter et évoluer en conséquence. Naturellement, ces affirmations sont plus simples à écrire qu’à réaliser devant son écran d’ordinateur.

Toujours Steve Englehart

En octobre 2010, Jeffery Kleahn (jeffreyklaehn.blogspot.com) réalisait une entrevue avec Steve Englehart. Ce dernier déclarait : « If you’re trying to write thrillers like I do, you need a coherent plot, at least as a frameworks. But then you have to let the caracters be who they are. » Ce respect des personnages nous semble essentiel, sinon ces derniers ne seraient que les porte-parole de l’auteur, et ce, au détriment d’une cohérence psychologique.

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Les dialogues intérieurs

Le 22 août 2011, sur le blogue Comicvine, Corey Schroeder expliquait « when we hear inside the head of someone like Superman or even Lex Luthor, it humanizes them, makes them more relatable, and ultimately more understandable. » Personnellement, nous croyons que la dernière portion de l’affirmation est une erreur. Cette volonté d’expliquer le comportement du personnage tend à les diminuer au lieu de les complexifier. Laissons au lecteur le soin de développer son interprétation à partir de ses propres références au lieu d’imposer les vues de l’auteur. La bande dessinée n’est pas un roman, le dessin devrait déjà offrir de nombreuses pistes d’interprétation.

L’enjeu des décès

Voilà quelques billets où nous précisons notre façon de penser sur le concept de décès des personnages principaux et sur les bénéfices qu’un tel procédé apporte au côté dramatique d’une histoire. Naturellement, si cela fonctionnait si bien, les auteurs y auraient recours plus fréquemment. L’ennui avec cette approche est que le lecteur peut ne pas s’investir dans le récit ou encore ne pas s’attacher à certains personnages en ayant en tête qu’il devra potentiellement en faire son deuil.

Pourquoi des méchants?

Nous revenons sur le concept de méchant. Nous sommes convaincus qu’à la base d’une bonne histoire il doit y avoir un conflit qui peut prendre différentes formes. Dans une schématisation simpliste, le conflit impliquera des bons et des méchants. Mais qu’est-ce qui nous permet de distinguer les deux groupes? Trop souvent, pour nous aider, on fera en sorte que les méchants s’habillent avec des couleurs foncées ou qu’ils fument. Mais celui qui a été identifié comme un méchant sait-il que ses actions sont mauvaises? Will Smith s’était fait vilipender pour avoir affirmé que Hitler n’avait pas conscience de faire le mal. Nous partageons cet avis, « le méchant » est profondément convaincu de réaliser de bonnes actions pour son bien-être personnel ou encore pour celui de ceux qui l’entourent. Nous avons déjà parlé des zones grises de la personnalité de nos protagonistes. C’est toute cette ambiguïté qui rend le conflit vraiment intéressant et qui avait d’ailleurs été superbement illustrée par la déchéance de Michael Corleone dans le Parrain II.

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Le rôle du méchant

Nous avons déjà évoqué notre volonté d’offrir une personnalité complexe à nos personnages. Cela tient au fait, mille fois mentionné, que meilleur est le méchant, meilleure sera l’histoire. À notre avis, Naruto prend une nouvelle dimension avec la présence d’Oroshimaru. Son ambition, presque métaphysique, d’acquérir toutes les techniques de combat, nous sort du cliché habituel de la domination mondiale. Goldfinger (le film) demeure l’un des meilleurs de la série James Bond, car l’affrontement avec le héros n’est pas uniquement physique, mais aussi psychologique. Dans Syriana, Christopher Plummer, dans son rôle de Dean Whiting, ne fait que quelques apparitions dans ce film choral. Pourtant, chacune de ses présences magnétise les scènes où il se trouve. Il en va de même de David Strathairn dans le film Bourne Ultimatum, dont le rôle du codirecteur Noah Vosen irradie la force de conviction. Le « méchant » ne se lève pas le matin en se disant qu’il va manger des petits bébés aujourd’hui. Tout comme les bons, le « méchant » souhaite voir la réussite de ses entreprises, mais nous reviendrons sur le sujet.

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Les possibilités d’Internet

D’autres ont déjà longuement discuté des possibilités d’Internet comme medium de diffusion d’une bande dessinée. Un bénéfice qui me semble peu évoqué est celui de se libérer de la contrainte d’un nombre de page prédéfini. Trop souvent le format des albums est prédéterminé et l’auteur doit contraindre son histoire à cette impérative. Internet nous affranchit maintenant de cette limite.