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Le caractère crédible du récit

Il y a quelque temps dans un de nos billets, nous demandions ce qu’était une histoire divertissante. Les personnages y sont sûrement pour quelque chose. À ce sujet, Mandy Newell cherche à comprendre ce qui fait qu’un personnage en est un bon. Reprenant les propos de Lawrence Block, elle identifie trois dimensions : plausible, sympathique et original (« Character », www.comicmix.com, 12 mars 2012). Newell s’attarde au terme « sympathique ». Pour notre part, nous accrochons plutôt sur le terme plausible et lui préférons l’adjectif « crédible ».

Pour essayer de cerner ce dernier, citons l’analyse de Jozef Siroka au sujet du film Warrior. Siroka Indique : « À l’instar de Spike Lee, O’Connor n’exploite jamais les thèmes sociaux en question à des fins de ponctuations émotionnelles faciles ou de revendications populistes. Son message s’articule plutôt autour de personnages crédibles, nuancés et attachants, en proie à des problèmes quotidiens auxquels la plupart d’entre nous peuvent s’identifier. » (« Warrior: noble retour à l’état primitif », www.lapresse.com, 31 janvier 2012)

Mais certains pourraient répliquer que d’affronter des monstres, des robots ou des tueurs sanguinaires ne ressemble en rien à des problèmes quotidiens. En effet, c’est pourquoi nous préférons utiliser le terme « crédible » plutôt que « plausible ». La crédibilité demande au lecteur d’accepter les conventions imposées par l’univers exploré. Le Seigneur des anneaux n’est pas plausible, mais la cohérence de l’univers créé par Tolkien le rend crédible, et le lecteur peut connecter avec les émotions vécues par les personnages.