Suppléments
-
Mais qu’est-ce qu’il dit? (Blitzkrieg) – Partie II
-
Les bandes dessinées américaines dans les années 1970
Beaucoup de gens portent un jugement sévère sur les auteurs américains des années 1970. Alain Moore était l’un des plus farouches critiques du début des années 1980 (Alan Moore’s Lost Stan Lee Essay, 1983, partie 2 de 2). Pour notre part, nous considérons le Silver Age de la bande dessinée comme une période où les différents éléments sont bien dosés. En effet, les dialogues n’étaient pas surabondamment explicatifs, les encadrés descriptifs offraient un autre niveau de lecture aux histoires et on n’avait pas sombré dans l’hyperpsychologisation des personnages. Voici une page du numéro 200 des Fantastic Four écrit par Marv Wolfman où l’on retrouve l’équilibre dont nous parlons.
-
Mais qu’est-ce qu’il dit? (Blitzkrieg) – Partie I
-
La collaboration entre l’écrivain et son dessinateur
Nous avons déjà parlé de la complémentarité entre les mots et le dessin, mais ces échanges peuvent être encore plus profonds. Prenons, par exemple, la collaboration entre Frank Miller et David Mazzucchelli dans la série Daredevil au cours des années 1980. Nadel indique « Daredevil as his life is dismantled by his nemesis, The Kingpin. He loses faith in himself and the world, then regains it. Miller conceived the story and then he and Mazzucchelli collaborated very closely, as described by the artist in his unexpectedly candid and moving introduction: “his is why we chose not to separate the credits into writer and artist; because although technically I did no scripting and Frank did no drawing, I was contributing ideas for plot, characterization, and storytelling (such as the succession of title pages charting Matt’s descent), while Frank was describing the contents of each panel in his scripts.” » (« Some Thoughts on David Mazzucchelli’s Daredevil: Born Again Artist’s Edition », Dan Nadel, www.tcj.com, 27 août 2012).
Ainsi, notre collègue, Michel Lamontagne, nous a lancé une idée : écrire une aventure, mais du point de vue des méchants. Nous avons trouvé le concept très intéressant et avons élaboré une aventure dans ce sens : « Blitzkrieg ». Cette aventure permettait de mettre un visage sur des personnages, souvent anonymes, et de voir les répercussions humaines des assauts du Black Orchestra.
-
L’art de la soustraction
Matthew E. May considère que « The art of limiting information is really about letting people write their own story, which becomes much more engaging and powerful because they’ve invested their own intelligence and imagination and emotion ». (« Want To Spark Innovation? Think Like A Cartoonist », Matthew E. May, www.fastcompany.com, 15 octobre 2012).
Instinctivement, nous cherchons à retirer de l’information pour laisser le lecteur faire son propre scénario, en espérant que le lecteur s’imagine des réactions similaires à celles que nous désirons produire. Par exemple, dans cette scène, nous aurions pu ajouter des tas de dialogues intérieurs pour Valasquez, mais nous avons préféré laisser des espaces blancs. En fait, nous aimons en écrire le moins possible si nous le pouvons.
