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Dogmes

Effet de l’eau

On ne devient pas instantanément sec en sortant de l’eau.

Une mort est une mort!

Un mort est un mort (une balle dans le front cause la mort!). À moins que le décès ne soit pas très apparent (par exemple, pas de corps retrouvé), un défunt ne revient des limbes. On nous a fait le coup de la mort de Superman et plus récemment celle de Captain America, en sachant très bien qu’ils allaient revenir. Combien de fois Magneto, le Doctor Doom ou le Leader sont-ils « morts »? Trop souvent pour que cela soit encore vraiment crédible ou que leur résurrection nous surprenne.

On ne parle pas tous français tout de même!

Au cinéma ou à la télé, il peut être tentant de simplifier le contexte afin d’en faciliter la compréhension à notre auditoire cible. Combien de nazis parlent anglais avec un accent germanique ridicule? Il y a 40 ou 50 ans, le procédé était acceptable, mais aujourd’hui, dans nos sociétés cosmopolites, ce raccourci est un peu grotesque. Il faut voir les méchants Arabes de la série télé 24 discuter en anglais même quand ils sont uniquement entre eux. L’objectif n’est pas de perdre le lecteur, mais d’offrir un peu plus de crédibilité à l’environnement des récits.

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Donner dans les tons de gris

Francis Lacassin, dans sa préface à l’œuvre de Ian Flemming, reprochait principalement à l’auteur de James Bond le caractère manichéen de ses méchants où « à leur première apparition publique, la police devrait tirer à vue » parce qu’ils sont laids, ridicules ou font preuve d’un manque de goût flagrant. Ainsi, selon nous, certains des héros peuvent être laids comme certains méchants peuvent s’avérer beau. Il en va de même des personnalités – certains défauts (lâcheté) peuvent aussi être présent chez les héros. L’objectif n’est pas de jouer systématiquement avec les clichés, mais d’avoir des personnages qui peuvent offrir plus de ressorts dramatiques plutôt que des réactions trop souvent convenues.

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Précisions sur les lieux et le temps

Fréquemment au début d’une scène, nous précisons le lieu, la journée et l’heure. Ce n’est que plusieurs mois après avoir rédigé plusieurs scénarios que nous nous sommes aperçus, en relisant les deux premiers tomes de la trilogie américaine de James Ellroy, qu’il démarrait chacun de ses chapitres en précisant la ville et la journée de l’action. Nous ne doutons pas que sans nous en rendre compte nous avons intériorisé ce procédé.

Par ailleurs, toujours au sujet de James Ellroy, nous apprécions comment il intègre ses petits complots au grand schéma de l’Histoire (avec un grand H). Nous en tirons une leçon pour nos propres scénarios. Ainsi, bien que l’action se déroule dans un contexte très contemporain, nos héros ne vont pas influencer le cours de l’Histoire, en fait il risque davantage de la subir.

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Le facteur temps

En relisant des Essentials de Marvel portant sur des histoires des années 1960 et en les comparant avec des Showcase de DC de la même époque, on constate à quel point Stan Lee et sa bande étaient des génies. L’idée d’encrer les personnages dans leur époque et des lieux connus changeait de l’approche de DC où les personnages évoluaient à Metropolis ou Gotham City, par exemple. Cependant, même chez Marvel, cette bonne idée est devenue une coquille vide, alors que Spider-Man était un adolescent au début de sa carrière en 1962, il a vu le World Trade Center s’élever et s’écrouler, mais il n’a pris qu’une dizaine d’années depuis lors.

Nous souhaitons faire du temps une dimension forte de notre trame narrative, elle a pour implication que nos personnages vieillissent, ce qui a pour corollaire qu’ils évoluent parce qu’ils sentent leur mortalité ou qu’ils sont bousculés par le temps, les forçant à précipiter leurs actions.

Le hasard ne fait pas bien les choses

Nous voulions éviter à tout prix que nos héros n’arrivent au milieu d’une transaction illicite et cela totalement par hasard. Trop souvent dans le comicbook, où que se trouve le héros, il y aura toujours un super-criminel pour mettre un plan à exécution. Pour notre part, nous souhaitions qu’une mission (une aventure) soit le fruit d’une opération de collecte minutieuse d’informations sur le terrain qui a pu être menée sur de longs mois. Ceci implique une infrastructure et de nombreux agents pour ramasser et analyser les informations.

Les dogmes

On ne peut démarrer un tel projet sans avoir certaines prétentions. Nous ne nous considérons pas comme les plus grands connaisseurs de bandes dessinées, mais nous en avons lu suffisamment pour nous amuser avec les limites (pour ne pas dire les clichés) du genre. Ainsi, quand nous avons démarré ce projet, nous avons établi une liste de principes, de dogmes, que nous voulions nous imposer lors de la rédaction de nos histoires. D’autres billets verront à détailler chacun de ces dogmes.